Des médicaments tels que Dolirhume, Actifed, ou Humex, disponibles sans ordonnance en pharmacie, peuvent entraîner de sérieux effets secondaires, incluant des risques de crise cardiaque et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les bénéfices de ces produits sont considérablement inférieurs aux dangers qu’ils représentent.
- Ces traitements impactent directement les artères du cerveau et du cœur.
- Des problèmes graves tels que des convulsions, des infarctus du myocarde et des AVC peuvent survenir, même chez des jeunes en bonne santé sans antécédents.
- Leur seul avantage est de réduire la congestion nasale, ce qui n’est pas négligeable au vu des risques encourus.
Médicaments en question
Une publication de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en octobre 2023 a identifié les produits suivants :
- Actifed Rhume ;
- Actifed Rhume jour et nuit ;
- Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine ;
- Dolirhumepro Paracétamol, Pseudoéphédrine et Doxylamine ;
- Humex Rhume ;
- Nurofen Rhume ;
- Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine ;
- Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine
Leur mode d’action
Ces médicaments sont des vasoconstricteurs se présentant sous forme de comprimés, combinant paracétamol (pour atténuer douleur et fièvre) et pseudoéphédrine, une substance réduisant le calibre des artères ou des vaisseaux sanguins. Ils sont efficaces pour arrêter la congestion nasale durant un rhume.
Cependant, ils n’agissent pas uniquement sur les vaisseaux du nez, mais également sur d’autres artères du corps, y compris celles du cerveau et du cœur, ce qui n’est pas sans risques.
“Il existe des cas, probablement sous-estimés, où la pseudoéphédrine peut provoquer chez des personnes jeunes et saines sans antécédents médicaux, des convulsions, des crises cardiaques et des AVC”, explique le Dr Jimmy Mohamed.
Face à de tels accidents cardiovasculaires, les médecins interrogent souvent sur la consommation d’alcool, de tabac ou de cannabis, sur les antécédents familiaux ou autres traitements en cours. Cependant, ils omettent souvent de questionner sur l’utilisation récente de médicaments comme Dolirhume ou Humex, souvent minimisée par les patients eux-mêmes. “Il est fort probable que ces incidents graves liés à ces médicaments soient sous-estimés”, déplore le Dr Mohamed.
La rareté de ces effets indésirables
Heureusement, ces effets secondaires graves sont rares. Toutefois, en médecine, il est crucial de considérer le rapport bénéfices-risques d’un médicament. Or, le seul avantage de ces produits est de stopper le nez qui coule, face à des risques majeurs tels que l’AVC et l’infarctus. Ainsi, les risques surpassent largement les bénéfices.
“Si vous ou un proche subissez un grave accident juste pour un rhume, cela ne vaut vraiment pas le coup”, insiste le médecin.
Selon le Dr Jimmy Mohamed, il est anormal que ces médicaments soient toujours disponibles en libre-service. “Il y a manifestement un problème de lobbying. Ces produits auraient déjà dû être retirés du marché. Aucun médecin ne les prescrira ni ne les recommandera jamais. Ils peuvent être efficaces à court terme mais restent dangereux”, conclut-il.
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